Le Sud
Véro, Véro, Véro. Depuis le dernier message, nous avons encore vu quelques pinguins
(encore une video), et nous avons continué vers le sud, vers le froid, et le vent (mais pas encore trop). Véro a eu quelques aventures.
24 Oct
Elle a commencé par se faire quasi rentrer dedans par une voiture qui debarquait d'un chemin privé sans regarder. Elle a juste reussi à l'eviter en roulant sur le bas coté (en terre). Le gars ne s'est meme pas arreté.
Le soir, alors que l'on cherchait un camping, elle se fait courir après par un chien (ce qui est frequent à moto), et mordre le molet (normalement ici il ne sont pas agressifs). Heureusement les crocs n'ont pas eu raison du pantalon de pluie, la surbotte, le jean et le sous vetement thermique. Elle s'en tire avec un bleu.
26 Oct.
Comme tout allait encore trop facilement, Véro a decidé d'avoir la premiere crevaison
du voyage, bien entendu un des rares jours de pluie.
On a d'abord essayé avec la bombe anticrevaison, et cela a bien tenu 5 minutes.
Comme on a parfois quand meme un peu de chance, des motards bresiliens (dont un mecano) passaient par là et sont venu nous aider.
On a donc demonté la roue, enlevé le clou, remplacé la chambre à air (j'en avais une en reserve), et remonté le pneu.
Cela ne se gonflait toujours pas, et on a du redemonter pour s'apercevoir que la chambre à air neuve
avait un trou. Est ce qu'on à fait le trou en remontant ? Je ne sais pas. D'apres le mecano bresilien c'etait un defaut de fabrication... La chance avait deja tourné.
Tout ceci se passait à Caleta Olivia
.
27 Oct.
Toujours plus au sud : Puerto San Julian
, on a croisé un allemand sympatique avec une grosse moto. Nos 250 paraissent bien petites. Il voyage seul et avait un bon rythme (levé 7h, sur la route à 8h). De notre coté, c'est rare que l'on soit parti à 10h.
28 Oct.
Comme mes papiers se font toujours attendre, on ne pouvait pas allez à Ushuaia. On a donc decidé de voir dès maintenant le glacier Perito Moreno
. Du coup, on retraverse le pays d'Est en Ouest, par les routes de terre (320km).
Les premiers 60km etaient très facile, puis des flaques (il avait sans doute plu la veille), et la terre est devenue très collante. Les pare-boues avants se sont enbourbés, et la roue avant ne pouvait plus tourner... Un local qui passait par là nous dit : 'Il n'y a qu'a attendre une heure, cela va secher".
On attend donc un peu, on demonte les pare-boues avant, et on continue.
20 km plus loin, véro aborde la derniere flaque un peu trop vite, et bing. Par terre. On se retrouve donc à 80km du point de depart, avec une boite encastrée dans le pneu arriere de vero, avec rien à perte de vue. (Vero n'a rien eu à part de la boue partout). Je dois avouer que j'avais aussi un peu glissé sur cette flaque, et mon pneu arriere est neuf.
Un 4x4 s'arrete, et nous apprend que le village qui etait marqué sur ma carte (avec un hotel) est maintenant abandonné. Il nous apprend aussi que la prochaine estancia ne fait absolument pas chambre d'hote (contrairement à ce que nous assurait le gars de l'office de tourisme).
Super.
On va quand même voir l'estancia ("La Julia").
On entre, et on commence le chemin qui va vers la ferme. C'est de plus en plus mouillé. Vero fini par s'arreter car il y a trop d'eau. Je continue tant bien que mal dans 40cm d'eau par endroits et je fini par trouver Jorge, le proprio, qui n'accepte pas que l'on plante la tente sur ses terres, mais nous propose au contraire de loger dans une des maisons qu'il a pour ses invités. Il va même chercher vero avec son pickup et recuperer la boite à l'entree (à 4km des maisons).
Ouf. On a fait regime ce soir là mais ils nous ont gentiment donné du pain et des biscuits.
C'est meme assez interressant de voir comment ils vivent. Pas d'electricité, pas d'eau courante hormis celle de la riviere. Et quand Jorge dit à sa femme. 'Cherie je vais au village faire des courses', elle sait qu'elle est tranquille pour 6 heures.
Tant bien que mal, on arrive à redresser la boite et la remonter.
29 Oct. Le lendemain on reprend notre chemin, la route est maintenant bien seche, et apres 140km de terre, on entre comme deux cowboy dans le petit bled de 'Tres Lagos', où Jorge fait ses commissions.
'Hay todo en Tres Lagos' = il y a tout à Tres Lagos. A vrai dire il n'y a pas grand chose, si ce n'est un joli petit camping, et encore 110km de terre avant une vraie ville.
30 Oct. Le paysage est de plus en plus montagneux. On passe devant des lacs bleus turquoises avec des icebergs venant des glaciers. On se dit que cela valait vraiment la peine, meme avec la chute.
31 Oct - 2 Nov El Calafate
Voila la grosse ville, pleins de touristes, des prix de fous et le fameux glacier (magnifique sous la pluie). On se repose un peu.
3 Nov
On reprend la route, et pour la premiere fois on a vraiment du vent (50km/h). C'est assez bizarre, on roule même penché à droite dans des virages à gauche. Parfois on est vent arriere est alors plus de bruit, on a l'impression que tout va au ralenti. L'ombre des nuages va à la meme vitesse que nous.
On retraverse maintenant d'ouest en est, et on repasse donc par la pampa. Ici c'est encore plus desertique qu'ailleurs. Il n'y a meme plus d'animaux. Les motards se rendront compte : pas un seul moucheron sur la visiere en 5 jours et 900km.
Au moins dans le desert il y a des dunes.
4 Nov
Nous sommes maintenant à Rio Gallegos
, et d'apres le site web de la poste, mes papiers sont toujours à Buenos Aires. C'est ennuyeux car ils avaient promis entre 2 et 4 jours pour la livraison, et cela fait déjà 6. On va surement devoir attendre jusqu a lundi. Coté voyage, on a largement depassé les 10 000km, en plus de 2 mois en Argentine. Je sais que pour les francais en RTT, ce ne sont encore que des bonnes vacances, mais pour nous cela fait vraiment 'annee sabatique'.. On est maintenant bien habitué à cette vie nomade, sans trop d'horaire. Il y a juste ces satanés WE qui nous font souvent perdre du temps.
Les photos.